« Le monde que nous voulons, cette formule traduit notre logique syndicale : promouvoir de réelles transformations sans nous cantonner à l’énoncé des refus. Pourtant, la tentation en serait grande tant la situation du monde, les inégalités et les injustices qui la caractérisent, les comportements cyniques ou égoïstes qui l’influencent sont aujourd’hui source de contestation. Si nous participons activement à la mise en évidence et à la dénonciation de toutes les imperfections de la mondialisation, nous ne perdons pas de vue pour autant que notre responsabilité d’organisation syndicale engagée depuis toujours dans une vision internationale solidaire, nous impose de dépasser ce stade. Notre volonté aujourd’hui, c’est de construire une action syndicale à l’échelle transnationale, celle dans laquelle s’inscrivent désormais les économies comme les sociétés, la production de biens et leur consommation, les références sociales aussi bien que culturelles.

A Porto Alegre, avec le mouvement syndical international et un large éventail de forces émanant des sociétés civiles du monde entier, nous avons participé à des forums et à des manifestations où progresse l’idée que la mondialisation doit être régulée. Nous avons réfléchi aux leviers nouveaux du syndicalisme dans l’entreprise en nous intéressant aux mécanismes de constitution de son capital et aux conditions dans lesquelles nous pouvions l’influencer dans le sens de la prise en compte des intérêts des salariés.

Nous avons donc déjà fait beaucoup. Pourtant, aujourd’hui, la montée d’un débat public dépressif renforce notre conviction que nos sociétés ont plus besoin encore que, forts de nos traditions et de nos valeurs, nous nous employions à ouvrir un vaste espace d’appropriation et de construction sociale de la mondialisation.

Nous savons aujourd’hui que l’objectif n’est pas de descendre du tr