Avec plus de trois millions de salariés, les très petites entreprises constituent une véritable colonne économique où le lien de proximité est la primauté. Mais ce n’est pas pour autant que les TPE utilisent à plein les dispositifs de formation professionnelle. Citons une étude du Céreq en 1996 pour illustrer la permanence de l’enjeu aujourd’hui : « En dépit de leur importance dans l’économie nationale, les TPE représentent encore à bien des égards un archipel obscur et négligé, car peu connu et peu étudié par la plupart des dispositifs d’observation statistique. Plus encore, les efforts de formation qu’elles sont amenées à faire demeurent inconnus car n’empruntant que rarement les formes traditionnelles de recours au marché de la formation continue. L’obligation légale de participation au financement de celle-ci n’a pas véritablement modifié les pratiques traditionnelles, et en particulier le rôle prééminent de « la formation sur le tas »1.

Il aura fallu attendre, vingt ans après la légalisation de la formation continue, pour étendre l’obligation de cotisation aux entreprises de moins de dix salariés (l’élargissement de l’obligation de contribution aux entreprises de moins de dix salariés par l’accord national interprofessionnel du 3 juillet 1991, entériné par la loi du 31 décembre 1991). Ceci étant, en matière de financement, malgré le taux de contribution moins élevé que pour les entreprises de dix salariés et plus, les collaborateurs de TPE bénéficient des mêmes dispositifs prévus par la loi.

Les TPE constituent un ensemble hétéroclite avec un système organisationnel qui repose en grande partie sur la polyvalence des salariés et la gestion par le seul dirigeant, à la fois visionnaire et gestionnaire. La différence sectorielle qui caractérise ce type d’entreprise a un impact sur leur taux de départ e