Tenir compte des réalités, être en prise avec ce qui se passe sur le terrain, mais aussi anticiper, écouter, analyser pour agir : c’est en adoptant ce mode de réflexion que l’acteur syndical trouve sa juste place et son efficacité.

Aujourd’hui, la question de l’articulation des temps sociaux et plus souvent celle des temps de vie familiale et vie professionnelle sont à la croisée des aspirations individuelles et des choix de société. L’idée selon laquelle disponibilité totale et efficacité ne seraient plus corrélées, commence à faire son chemin.

Le constat

Le constat social tacite qui existait entre les hommes et les femmes séparait la sphère privée familiale, à l’intérieur de laquelle les femmes avaient une activité "invisible" non rémunérée et qui échappait aux réalités économiques du pays, de la sphère publique dans laquelle les hommes exercent une activité économique.

A partir des années 70, avec l’entrée massive des femmes dans le salariat, ce contrat a volé en éclats et n’a pas vraiment été remplacé. Toutefois, il y a, en France, une tradition d’intervention de l’Etat pour protéger la mère au travail (cf. lois protectrices du début du siècle) et pour protéger l’enfance afin de préserver la capacité démographique des familles. En échange de cette contribution à la Nation, des aides substantielles et diversifiées ont été apportées aux parents pour ajuster travail et vie familiale : équipements collectifs sous forme de crèches, de garderies pour la petite enfance et surtout écoles maternelles très fréquentées par les enfants de 3 à 6 ans ; congés de maternité rémunérés et droits aux congés parentaux, éventuellement assortis d’une allocation parentale d’éducation à partir du 2ème enfant.

Cette dernière mesure a constitué, dans la réalité, une incitation au retrait de l’ac