J'interviens en qualité d’économiste et chercheur comparatiste dans le domaine de l’organisation de l’entreprise.

L’opinion exprimée ici s’appuie sur la réflexion issue de mes propres expériences de recherche. Elle ne reflète donc pas l’opinion de quelconque organisation officielle japonaise et n’engage que moi-même.

J’essaierai de mettre en relief ce que je conçois comme modèle de management européen, en le confrontant principalement au modèle japonais mais aussi au modèle américain. Ces deux derniers modèles étant extrêmement contrastés, cette comparaison à trois permet de mieux éclairer l’originalité de la situation européenne : la notion de « modèle », un peu pompeuse, est utilisée simplement pour faciliter le travail d’analyse et simplifier l’exposé. Elle a une fonction purement didactique et n’a pas de sens normatif, ni d’utilité opérationnelle immédiate.

Malgré la diversité apparente des pratiques de management dans les pays membres de la communauté européenne, ces pays partagent, au fond, des traits communs dans la façon de construire l’articulation entre l’économie et la société.

Dans un premier temps, j’esquisserai, à grands traits, la nature de l’économie de chaque zone considérée. Dans un second temps, j’essaierai de caractériser trois modèles de « corporate governance » ou « gouvernement d'entreprise » .

I - La nature de la combinaison capital/travail

Une économie peut être décomposée, dans ses expressions les plus simples, en deux facteurs de production : capital et travail. L’un et l’autre facteurs ne deviennent producteurs de richesses que s’ils sont combinés de façon organisée et judicieuse. Il est donc très important de tenir compte