La grande enquête CFDT Cadres auprès de 7000 agents de catégorie A confirmait les inégalités, avec des femmes présentes dans l’encadrement intermédiaire, mais des rémunérations concentrées vers le bas1. Vous présentez aujourd’hui les inégalités de parcours.

Sophie Pochic. Cet ouvrage collectif2 est le résultat d’une prise de conscience de la Direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP). La DGAFP voulait comprendre la forte inertie dans l’accès des femmes aux postes de décision. Il existe un décalage important entre la présence des femmes parmi les chef.fe.s de bureau et celle au sein des étages supérieurs. Ce plafond résiste alors même que la fonction publique est un univers majoritairement féminin, avec 55 % de femmes parmi les fonctionnaires toutes catégories, 45 % de femmes chez les cadres A (hors enseignement) et 38 % parmi les cadres A+ en 2014. Mais on trouvait alors seulement 22 % de femmes dans les emplois de direction.

La DGAFP a commandé en 2011 une vaste étude qualitative pour comprendre les mécanismes à l’origine de cette progressive disparition des femmes. Pourquoi, malgré leur réussite scolaire, dans un univers majoritairement féminin, les femmes restent-elles à l’écart des postes stratégiques ? Ces inégalités de parcours, qui se redoublent d’une inégalité dans les rémunérations, sont indiscutables. Un récent rapport parlementaire constate un écart global de rémunération « inexpliqué » (à poste et profil égal) de 19 % entre les hommes et les femmes dans le secteur public, un écart de 10 % dans la fonction publique territoriale, de 15 % dans la fonction publique d’Etat et de 22 % dans le secteur public hospitalier3.