L’action de formation en situation de travail (AFEST) est entrée dans sa phase de déploiement1, notamment au sein des Pactes régionaux d’investissement compétences. De nombreux acteurs de la formation et de l’emploi vont devoir mener, au sein des entreprises, les différentes étapes de mise en œuvre qui la caractérisent. Au-delà du fait que peu d’entre eux disposent des compétences et de l’expérience nécessaires à la mise en place des étapes clés de l’AFEST, à savoir l’analyse du travail et la mise en place de phases réflexives2, la difficulté réside dans le fait que les effets de ces démarches dépassent le périmètre d’une action de formation et agissent sur l’organisation du travail, le dialogue social, les pratiques d’intégration… conduisant les intervenants à aller bien au-delà de l’accompagnement de l’entreprise dans la mise en place d’un dispositif de formation. Ils devront bien plus être en mesure d’animer des systèmes d’acteurs internes et externes, territoriaux, impliqués dans l’interaction entre la formation et l’emploi.

Le besoin de développer l’équipement en matière d’analyse du travail de toutes celles et ceux qui participent à l’emploi et la formation ne date pas de l’AFEST. Les modalités de mise en relation entre « offre et demande d’emploi », la rédaction des référentiels compétences, les travaux de prospective métier… gagnent en qualité et efficacité à chaque fois qu’ils peuvent faire le « détour » par le travail. Ces fois-là sont trop rares, au grand dam des acteurs de terrain et des bénéficiaires concernés. Grâce à l’AFEST et à son décret, l’analyse du travail revient sur le devant de la scène, légitimement. Cette pratique, en tant que première étape d’une AFEST, permet d’identifier les aménagements possibles pour que les situations de travail deviennent des situations de formation, mais elle est porteuse d’au