Chacun comprend la nécessité d’insister sur l’intégrité financière. Sans elle, il n’existe pas de cadre digne de son nom, de fonctionnaire crédible ou de responsable capable de durer. C’est LA valeur universelle première de l’action collective1. Pourtant, si le président d’une entreprise publique rachète secrètement les actions de son entreprise et se procure, aux dépens de la richesse publique, une plus-value de 1000%, qu’arrive-t-il quand la Cour des comptes dénonce le procédé ? La presse nous apprend que les autorités de tutelle lui demandent poliment de les revendre au prix où il les a acquises2. En droit fiscal, le contribuable verse des pénalités pour mauvaise foi… Quand le patron d’une entreprise proche des collectivités publiques dilapide ses réserves, aboutit à une dette abyssale et à la cession contrainte de multiples actifs, qu’arrive-t-il ? Il est question d’indemnités hors normes… Depuis l’acceptation discrète de cadeaux jusqu’à la corruption franche et massive, la gradation est longue.

Au-delà de cette condition première, d’autres enjeux quotidiens, parfois plus méconnus ou dissimulés, caractérisent la vie du cadre tant dans le secteur privé que dans les collectivités publiques. La révocation d’un cadre est justifiée quand il prononce des « propos injurieux adressés publiquement à certains de ses collègues », ou quand il a commis « certaines négligences dans l’accomplissement de la mission d’encadrement qui lui était confiée et (…) divers manquements à l’obligation de rendre compte à ses supérieurs d’incidents le concernant ».3

Au-delà de l’intégrité, le cadre doit résoudre les quatre énigmes, toujours fascinantes et mystérieuses du commandement, de l’animation, du compte rendu et de la liberté.