Alors que des changements importants sont à l’œuvre à l’échelle du globe, que ce soit en matière de développement (croissance démographique, migrations urbaines, systèmes économiques, mondialisation, modifications de comportement) ou de changements de climat, un défi majeur de notre temps est de gérer la planète de façon durable. Y faire face requiert une action mondiale coordonnée, impliquant tous les acteurs (Etats, industriels, associations, particuliers) aux perceptions potentiellement contradictoires.

La science du changement climatique est incertaine, que ce soit sur les phénomènes en jeu, en particulier les rétroactions, leur ampleur, les conséquences, surtout régionales, ou sur les coûts des stratégies à mettre en place. Cependant, les enjeux politiques et économiques de l’action, ou de l’inaction, sont énormes. La mesure dans laquelle la science pourra informer la décision publique dépend non seulement du contenu de l’information scientifique, mais aussi de ses auteurs et de la façon dont elle a été produite.

Création et mandat du GIEC

En 1985, lors de la dernière d’une série de conférences organisée à Villach (Autriche), sous les auspices de l’OMM (Organisation météorologique mondiale), du PNUE (Programme des Nations Unies pour l’environnement) et de l’ICSU (International Council of Scientific Unions), les scientifiques présentent un rapport complet sur les gaz à effet de serre, rapport rédigé sous la direction de Bert Bolin (climatologue suédois très renommé) à la demande de l’ICSU. Il montrait que, outre le gaz carbonique, d’autres gaz comme le méthane, l’oxyde nitreux et des CFC augmentaient rapidement à cause des activités humaines, et qu’il fallait s’attendre à des changements climatiques significatifs dans un avenir plus proche qu’on ne le pensait auparavant. C’était le consensus partagé par tous les scient