Le développement durable est une chose trop importante pour la laisser aux seules mains des grands groupes internationaux. Tel est le message principal de cet article inspiré par la lecture des rapports sur le «sustainable development» des groupes pétroliers.

Des pétroliers aux avant postes de la responsabilité sociale

Il peut paraître paradoxal d’associer à un concept fondé sur le fait de «satisfaire les besoins actuels sans compromettre ceux des générations futures» des entreprises qui ont plutôt alimenté la chronique environnementale : Amoco Cadiz, Exxon Valdes, Erika, Brent Spar sont encore gravés dans les mémoires. Mais c’est sûrement pour cela aussi que ces groupes se sont lancés dans l’aventure du développement durable. La contrainte est en effet au cœur des initiatives prises en ce domaine par les grandes firmes internationales : contrainte dramatisée dans le cas des pétroliers, mais plus globale aussi à travers l’impact de la mondialisation sur les stratégies des firmes qui doivent intégrer de plus en plus la gestion des risques… et de leur image.

BP et Shell proposent sans conteste les rapports parmi les plus performants sur ce sujet. Leur contenu offre au lecteur à la fois un spectre large, une cohérence globale, un souci opérationnel allant au-delà de l’affichage des principes, une précision des indicateurs et une «vérifiabilité» à travers des attestations d’auditeurs externes. Par exemple le rapport Shell contient : des principes : «our business principles» ;un message du Chairman groupe qui fait le point des avancées et des reculs, des actions marquantes, des chantiers à développer ; un affichage des objectifs ; des mesures des performances dans le domaine économique, environnemental et social à travers des batteries de ratios. L’ensemble du rapport est parsemé d’exemples d’acti