Les relations sociales brésiliennes, au sens des règles - législatives, étatiques ou conventionnelles - entre employeurs et salariés, sont en grande partie basées sur une vision du monde inspirée par l’Europe des années trente, revisitée par un anticommunisme féroce puis par une libéralisation asymétrique. Mais seule une partie limitée de la population est dans les faits concernée par la réglementation sociale, celle qui va des ouvriers qualifiés de la métallurgie aux ingénieurs de l’exploitation pétrolière, des employés des postes aux techniciens de l’électricité. Pour la plus grande partie du secteur rural et pour le secteur informel, qui occupent la majeure partie de la population active, même le salaire minimal est un concept théorique sans grand rapport avec la réalité concrète. Les règles sociales qui s’imposent à la partie officielle de l’industrie et des services ne reconnaissent qu’un syndicat par profession ou industrie dans une zone géographique, avec système de participation obligatoire et de cotisation volontaire pour le salarié, mais une affiliation du syndicat est possible à l’une ou l’autre centrale, qui elles-mêmes existent de fait et non de droit. Le mouvement syndical n’a aucune présence légale à l’intérieur de l’entreprise. Sur ce point comme sur d’autres, les choses devront évoluer, et les différentes parties en présence se livrent en ce sens à une lutte d’influence auprès du pouvoir politique.