Sur quels critères se joue l’évaluation des chercheurs ?

La qualité d’un travail de recherche, sans être mesurable stricto sensu, fait d’abord l’objet d’une évaluation par les pairs, une évaluation qui peut être très précise. On soumet un article présentant la méthode et les résultats à des revues dotées d’un comité de lecture, et le comité tranche. En sciences dures, il existe ainsi une hiérarchie des revues, extrêmement précise, qui permet à la fois une évaluation et une visibilité de la valeur du travail. Le CNRS a d’ailleurs publié la sienne, afin de donner plus de lisibilité à sa méthode d’évaluation. Peu importent d’ailleurs les contestations qui se sont inévitablement élevées contre cette hiérarchie, dont certains regrettaient qu’elle fasse trop de place aux publications en anglais : on peut aussi remarquer et apprécier la volonté de donner une cohérence à l’ensemble.

Cette évaluation par les publications a des conséquences immédiates sur le financement de la recherche, sur la capacité d’un patron de labo par exemple à trouver une bourse pour un doctorant. Elle fait système, et il y a en réalité peu de contestations sur la valeur des chercheurs : tous s’y retrouvent, ou au moins tous savent s’y reconnaître.

Bien entendu, il s’agit de la valeur d’un travail ; la valeur de la personne est plus difficile à établir et ne s’appréciera pas seulement à la liste des publications. Mais elle y est fortement liée. Cette valeur est fixée très tôt chez les mathématiciens, alors que les physiciens, qui changent plus facilement de sujet, peuvent voir leur valeur évoluer plus sensiblement. En biologie, en revanche, le système est plus flottant, et on a davantage de contestations.

Les publications sont ainsi le principal indicateur de la valeur du travail académique. La pratique de la signature collective (jusqu’à une dizain