Comment expliquez-vous, que malgré les nombreuses lois en faveur de l’égalité professionnelle, les écarts salariaux soient toujours de 27 % ?

Il ne faut pas oublier qu’il y a quand même eu de formidables avancées dans le domaine de l’égalité entre les hommes et les femmes. Les femmes représentent actuellement près de la moitié de la population au travail ou à la recherche d’un emploi et 83 % des femmes de 25 à 49 ans travaillent. Par ailleurs, le modèle français est unique en Europe ; il conjugue un fort taux d’activité avec un taux de fécondité le plus élevé d’Europe. Et les filles ont de meilleurs résultats scolaires que les garçons : pour une même génération, 70 % des filles ont le bac contre 59 % des garçons.

Mais c’est vrai que les inégalités professionnelles entre les hommes et les femmes restent très importantes. Si on prend en compte le travail partiel, l’activité féminine ne progresse plus depuis les années 90 et les emplois féminins restent très concentrés dans dix familles professionnelles, comme l’aide aux personnes, le secrétariat ou la santé. Il faut souligner aussi que les femmes sont davantage au chômage que les hommes et leur vulnérabilité croît encore dans cette période de crise économique où elles sont particulièrement atteintes pas les fins de contrat et leur non renouvellement, par les réductions d’horaires et donc le sous emploi. Et c’est vrai que les écarts de rémunération se maintiennent. Ils sont en effet de 27 % et sont même plus élevés parmi les plus diplômés et les salariés les plus âgés avec un écart de 32 % entre les salaires des hommes et des femmes titulaires d’un deuxième ou d’un troisième cycle universitaire.

Il me semble que si les lois ne parviennent pas vraiment à faire progresser la question de l’égalité professionnelle, c’est q