Comment le dispositif d’alerte professionnelle s’est-il mis en place dans votre société ?

Il a suivi le processus normal. Il est d’abord passé devant le CHSCT, pour un avis consultatif. Le projet d’alerte professionnelle est ensuite passé devant le comité d’entreprise, là aussi pour un simple avis consultatif, avis qui ne peut en aucun cas être bloquant.

Après présentation aux comités d’établissement et aux délégués du personnel, la note de service de présentation du dispositif d’alerte professionnelle sera annexée au règlement intérieur.

Tous les salariés de l’entreprise seront informés de la mise en place du dispositif d’alerte par un document joint à leur fiche de paye.

Il n’y a pas eu de vraies négociations à l’intérieur de l’entreprise, mais une information générale suivie d’un débat. Finalement, dès lors que la Cnil a donné son accord pour la mise en place d’un dispositif d’alerte, il n’y a plus vraiment de moyens de s’opposer à son application.

Pour revenir à la présentation du dispositif d’alerte devant le CHSCT, je dois dire que, en tant que cadre, j’ai été assez choquée.

Ce qui n’allait vraiment pas dans cette présentation, c’est qu’elle donnait l’impression que la hiérarchie était forcément malhonnête et qu’il fallait la surveiller. C’était présenté comme une opportunité pour les ouvriers, qui font tout ce qu’ils peuvent pour assurer la bonne santé économique de l’entreprise, d’empêcher leurs chefs dépourvus d’éthique de ruiner leurs efforts. Dans la bouche de la direction, ce projet est devenu une sorte d’outil qui pourrait donner aux ouvriers la possibilité de surveiller les chefs de service et les dirigeants, d’empêcher les cadres et les patrons de faire n’importe quoi.

L’alerte professionnelle a été présentée comme un moyen de dénoncer tel chef de service ou tel autre dirigean