La question de l’emploi des seniors réapparaît régulièrement dans l’agenda social, que ce soit sous la pression des politiques ou à travers les recommandations de l’ANDRH. La manière d’aborder la question des travailleurs âgés dans les négociations a-t-elle évolué ces dernières années ?

Guillaume Huyez-Levrat. Elle a sensiblement évolué depuis quelques années.

Jusqu’en 2003 les négociations visant les travailleurs âgés étaient surtout orientées vers les mécanismes de sortie anticipée d’activité.

Pour beaucoup il s’agissait alors de profiter des dernières solutions de préretraites. Les salariés pouvaient être demandeurs de ces mesures. Les entreprises de leur côté commençaient à prendre la mesure de l’enjeu du vieillissement au travail : elles pouvaient considérer que ces mesures leur permettraient de se concentrer sur des actions préventives pour des salariés plus jeunes, en considérant que le maintien des plus âgés était trop difficile à réaliser, en particulier dans les entreprises qui anticipaient de profondes évolutions technologiques ou organisationnelles.

L’extinction des mécanismes de financement des préretraites était censée mettre un terme à ce type de négociation, mais il faut reconnaître qu’elles continuaient à séduire une bonne partie des salariés et des entreprises.

Nicole Raoult. Dans un second temps, les accords ont plutôt envisagé la seconde partie de carrière et les fins de carrières. Il s’agissait alors de créer les conditions d’une prolongation de la vie professionnelle en remobilisant les salariés en termes de compétences, via la formation, mais aussi de motivation à poursuivre l’activité et enfin de préservation de la santé.

La loi de 2005 et depuis 2007 l’obligation légale à conduire un accord de GPEC ont-elle