Que pensez-vous des formes atypiques d’emploi, notamment du portage salarial et de l’auto-entreprenariat ?

Christian Janin :

La confédération sait depuis longtemps que le marché du travail s’est transformé, et que le modèle de l’emploi à vie en CDI dans la même entreprise est périmé. La responsabilité de la CFDT est donc de négocier des garanties collectives pour chaque forme d’emploi, de façon à sécuriser le parcours professionnel de chaque salarié, quelle que soit sa situation.

Quant à l’auto-entreprenariat, il est en dehors du champ syndical, puisque les auto-entrepreneurs ne sont pas des salariés. La CFDT avait exprimé son désaccord avec le gouvernement lorsque ce statut avait été mis en place, au motif que cette nouvelle disposition venait complexifier le marché du travail sans apporter aucune garantie de protection sociale aux personnes qui souhaitaient profiter de ce nouveau dispositif. Pour autant, notre responsabilité syndicale dans ce domaine est d’informer et d’aider les salariés tentés par ce statut ou poussés par leur entreprise à prendre ce statut.

Ivan Béraud :

Il faut rappeler les différences essentielles entre deux types d’emploi, le portage salarial et l’auto-entreprenariat. Le salarié porté est le véritable acteur de sa vie professionnelle, puisque c’est lui qui trouve ses missions, à l’inverse par exemple de l’intérimaire. Par rapport à l’auto-entrepreneur, qui est un indépendant, le salarié porté bénéficie de l’assurance chômage à la fin de la relation contractuelle. Il est en outre déchargé des démarches administratives relatives à la création d’entreprise. Le salarié porté n’est pas non plus limité par les bas plafonds de chiffre d’affaires de la micro-entreprise. Par ailleurs, il n’a pas à prendre une assurance responsabilité civile professionnelle, c’est