Le modèle économique de la société industrielle avait influencé l’organisation du système d’enseignement supérieur français en inscrivant les formations dans la division du travail. Quelles sont les limites de ce modèle ?

La société industrielle était fondée sur un principe de division hiérarchique du travail privilégiant la circulation verticale des informations. Le modèle dominant aujourd’hui n’a pas fait disparaître la hiérarchie mais multiplie les canaux de circulation de l’information requise dans le travail et modifie par conséquent l’autonomie et la responsabilité de nombreux travailleurs.

Le système d’enseignement supérieur français est dual ; traditionnellement les formations universitaires étaient inscrites dans le champ des savoirs disciplinaires alors que les formations des grandes écoles ou des IUT et STS ou secteur professionnalisé sont inscrites dans le champ de la division sociale du travail. Le secteur professionnalisé de l’enseignement supérieur s’adapte semble-t-il à l’évolution du modèle d’organisation économique ; d’autres pourront dire mieux que je ne puis le faire si cette adaptation est suffisante.

Pour l’université le problème est différent ; depuis 1970 environ une proportion croissante des diplômés de l’université cherche des emplois hors de la fonction publique et des professions libérales ; c’est la conséquence de l’augmentation des flux de diplômés. Le problème est donc de passer d’un mode d’organisation universitaire indépendant du modèle économique dominant (celui de la société industrielle) à un mode d’organisation compatible avec le nouveau modèle d’organisation économique. C’est justement le sens de l’interrogation sur la professionnalisation de l’université.

Quelle professionnalisation l’université peut-elle construire aujourd’hui ? Les organisations de travail fonc