La gestion, le déroulement et les perspectives de carrière fonctionnent-ils correctement aujourd’hui dans la fonction publique de l’État ?

La situation est assez différente selon les ministères, mais on peut relever un certain nombre de dysfonctionnements globaux, plus ou moins accusés en fonction des lieux, des corps, des directions.

Il y a tout d’abord un problème de lisibilité des perspectives de carrière. Peut-on parler de blocage ? Dans certains ministères, il y a très clairement un engorgement ; ailleurs, la question est plutôt l’incertitude et la difficulté de l’administration à offrir des perspectives à moyen terme.

Nous sommes entrés depuis une dizaine d’années dans une logique de révolution permanente, avec des évolutions qui se suivent, sans ligne de conduite directrice, même si leur finalité peut sembler logique. Pour les agents, et notamment les cadres, cela rend bien souvent illusoire la simple idée de définir un plan de carrière de manière précise et construite dans le temps.

Depuis quand les situations ont-elles commencé à se bloquer ?

Par-delà les questions liées directement à la réformite des années 2000, on peut remonter aux années quatre-vingts, quand ont eu lieu des recrutements massifs de cadres A et B, qui après un certain temps ont aspiré à progresser dans leur carrière. Le problème de pyramide des âges a commencé à se faire sentir il y a déjà une douzaine d’années. En commissions administratives paritaires, on a ainsi repéré des goulots d’étranglement au niveau des passages au grade supérieur. Nous avons alerté la hiérarchie, mais l’administration centrale ne s’en est pas vraiment saisie. Le problème est apparu avec netteté à la fin des années quatre-vingt-dix avec l’arrivée de gros bataillons de quadragénaires auxquels l’administration n’était pas en mesure d’o