Pendant la campagne, la CFDT ne soutient aucun candidat ou parti et ne donne pas de consigne de vote, attachée à son indépendance et respectueuse de ses statuts. Le rôle de la CFDT n’est pas de distribuer des bons et mauvais points aux candidats, ni de réagir aux flots de petites phrases et aux catalogues de promesses. Nous ne restons pas silencieux pour autant et nous nous engageons dans le débat public. Les adhérents et militants de la CFDT sont en effet des citoyens engagés et soucieux du destin commun. Et, en tant qu’organisation syndicale, actrice de la démocratie sociale, la CFDT a son mot à dire sur les questions sociales, économiques et sociétales. Elle a aussi des propositions sur l’avenir de la France et de l’Europe et leur place dans le monde.

L’engagement de la CFDT s’inscrit dans une longue histoire dont les militants d’aujourd’hui sont les héritiers. Cette histoire s’est fondée sur des valeurs qui définissent son identité : émancipation, indépendance, solidarité, égalité et démocratie. Celles-ci nous conduisent à combattre toutes les formes de discriminations et de discours d’exclusion, toutes les formes du totalitarisme et d’extrémisme, qu’ils se revendiquent de gauche ou de droite. Cela revient à nous opposer à tous ceux qui prônent le rejet de l’autre en général, et des étrangers en particulier, et souhaitent mettre en place une société autoritaire.

Beaucoup d’hommes et de femmes politiques, issus de partis de droite et de gauche, surfent sur ces thèmes populistes et espèrent attirer les citoyens déçus par le personnel politique ou inquiets pour l’avenir de la France. Nous dénonçons tous les propos et actions qui contredisent les valeurs républicaines et démocratiques portées par la CFDT, d’où qu’ils viennent. Parmi les opinions combattues par la CFDT, celles du Front national sont particulièrement dangereuses : le Front national est un parti qui fait du rejet de l’étranger, du sexisme, de l’attaque contre les syndicats et du rejet de l’Europe, comme de toutes les institutions internationales, le cœur de son projet. Descendant direct de courants fascistes et ultra-nationalistes, il se présente lui-même comme le seul parti qui défende la France et les Français, démontrant ainsi sa vision intolérante et foncièrement populiste du débat politique. Son apparence « antisystème » et les fortes déceptions générées par les politiques menées ces dernières années conduisent des travailleurs à se laisser tenter par ce vote. Le programme du Front national est pourtant économiquement désastreux, socialement destructeur et humainement porteur de haines et de violences. La CFDT considère le FN comme un danger pour la démocratie.