Les métiers sont difficiles à définir avec précision. Si quelqu’un est spécialisé dans un domaine, il aura du mal à se faire comprendre par ceux qui ne connaissent pas, ou mal, son univers professionnel. S’il veut changer de poste ou d’entreprise, et s’il rencontre de possibles futurs employeurs, il se demandera comment leur décrire ce qu’il fait et ce qu’il souhaite faire. Il aura probablement du mal, également, à comprendre ce qu’ils attendent précisément de lui. Il verra les grandes lignes, il imaginera un certain type de relations et d’activité, mais par expérience, il saura qu’il lui faudra plusieurs mois avant de se faire une idée plus précise du poste envisagé.

Pour dire ce que l’on fait, il y a des éléments très concrets : les postes que l’on a occupés, les salaires perçus, les techniques employées, les positions hiérarchiques, les lieux géographiques. Et puis il y a tout ce que l’on fait vraiment, et cela, comment le décrire ? Et comment exprimer ce que l’on pourrait faire ? Un expert ou un manager d’une équipe de techniciens ou d’ingénieurs par exemple, connaît de l’intérieur le rôle qu’il a appris à faire vivre, et il sait le travail qu’il a dû fournir pour y parvenir. Si l’organisation change ou si un nouveau responsable arrive, cela peut tout modifier et une activité dans laquelle il se sentait bien peut devenir rapidement inconfortable. Finalement, il y a toujours un temps d’adaptation et d’accoutumance à tout nouvel environnement. Si notre environnement change, cela nous oblige à recommencer une fois de plus ce travail d’ajustement avec ce qui nous entoure. Or les activités changent rapidement à notre époque, nous redemandant sans cesse de modifier nos réflexes, nos façons de faire, nos façons de réagir. Dans ces conditions, comment rester dans la course sans nous épuiser ?

En ayant beaucoup travaillé avec des personnes changeant de profession et a