A l’automne 2004, le ministre de la Fonction publique mettait en avant les gains obtenus grâce aux primes et à l’ancienneté ; est-ce à dire que le point d’indice, traditionnel élément clé des rémunérations, est passé aux oubliettes ?

Contraintes budgétaires ou volonté politique, il est vrai que depuis plusieurs années les augmentations dans les fonctions publiques se font davantage en jouant avec les primes que sur la base du point d’indice. Cela défavorise ceux dont la rémunération ne comporte qu’une faible part de primes, comme les infirmières ou les professeurs : avec l’équivalent d’un mois de salaire sous forme de primes, ils prennent de plein fouet une modération salariale qui a chez eux pour conséquence une diminution nette de leur pouvoir d’achat. Il y a aussi les agents des petites collectivités territoriales, qui n’ont presque pas de primes ; pour défendre ces agents, la négociation du point d’indice est absolument essentielle.

Et pour les cadres ?

La situation est très variable, ici, du fait que les augmentations les plus significatives se concentrent sur les primes. Dans les collectivités territoriales, cela dépend de la collectivité. Dans la fonction publique d’Etat, les différences se jouent entre les ministères, d’une part, et entre les corps, d’autre part. Ces différences sont quelquefois énormes, avec les agents de certains ministères et de certains corps qui approchent le cumul du salaire sous forme de primes, tandis que d’autres sont à la portion congrue. Par exemple, on sait bien qu’en termes de rémunération, il vaut mieux travailler à l’agriculture ou aux impôts qu’à la culture.

Il faut comprendre que ces différences sont un frein à la mobilité : celui qui travaille sur un poste doté de primes intéressantes n’a aucun intérêt à le lâcher pour un autre où, statutairement, il