La décision stratégique exige des indicateurs qui agrègent de nombreux paramètres. Dans le domaine industriel, il faut agréger la part de marché, l’état des investissements, la mesure du savoir-faire dont on dispose, le comportement des concurrents, l’évolution de la demande des consommateurs, les possibilités financières de l’entreprise, etc.

Une cuisinière peut diriger l'industrie

C’est, en plus complexe, le problème du cuisinier ou de la cuisinière familial qui, pour préparer un repas de fête, doit additionner des légumes, de la viande, du vin, du fromage, etc., en tenant compte des contenus de son congélateur et de sa cave, de l’état de son budget, de ses prévisions d’autres invitations, des goûts de ses invités, et de ce qu’il ou elle leur a servi la dernière fois qu’ils sont venus.

Si le cuisinier ou la cuisinière est seul à décider, il pourra se fier à son intuition. Si, vivant en couple, il veut faire partager son intuition à son conjoint, il devra l’argumenter en faisant appel à des chiffres (nombre de plats, temps de cuisson, nombre de feux dont dispose sa cuisinière, nombre de calories, coût des achats, prévision du coût des achats futurs, etc.) et à des règles reconnues figurant dans des livres de cuisine ou de diététique.

C’est la situation dans laquelle se trouve l’industriel, qui doit faire partager son intuition à ses collaborateurs immédiats, à ses banquiers, à ses actionnaires. Il lui faut donc un outillage, fait de règles reconnues et de chiffres, toute une batterie d’indicateurs, permettant de faire apparaître une cohérence entre des données multiples, différentes, et parfois opposées.

Le plus petit commun dénominateur

Comment formuler des indicateurs capables d’agréger le plus grand nombre possi