La nouvelle charte d’ISF souligne cet engagement. Elle présente ainsi une facette de la sensibilité des ingénieurs de demain. Il s’agit autant pour eux de définir leurs valeurs que de dégager l’évolution de leur future profession. Aux pratiques de solidarité internationale est associée une éthique ; en quoi peut-elle alimenter leur identité professionnelle ?

Dans le champ d’intervention d’ISF, la solidarité internationale, le terme apolitique n’a pas de sens. La solidarité est politique, elle est par nature une intervention dans la cité. Le vote de la charte d’ISF en décembre 2002 va dans ce sens, attestant en même temps l’évolution d’une frange non négligeable de la nouvelle génération d’ingénieurs.

« L’ancienne charte d’ISF était un texte de mobilisation des ingénieurs pour la solidarité internationale. La nouvelle questionne leur responsabilité, leur mission sociale Â», remarque Jean-Louis Viélajus, délégué général du Comité français pour la solidarité internationale (CFSI). Comment se traduit cette prise de conscience ?

Elle apparaît d’abord dans l’importance nouvelle de valeurs comme le développement durable : « Nous, membres d’ISF, considérons comme fondamental de permettre aux générations présentes de répondre à leur besoins, et ce sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Â»

Ce soutien au développement durable s’accompagne d’une posture critique face aux modèles intellectuels qui structurent la société : « (...) le problème des dépendances génératrices d’inégalités au niveau international, représente selon nous un danger majeur pour le développement durable (...). Ces dépendances dérivent en partie de la prédominance du modèle technicien érigé comme universel. (...) La technique est chargée de résoudre un grand nombre de questions de manièr