Si l’on s’en tient à une approche traditionnelle, l’expression « nouvelle économie », qui a un temps désigné ce que nous concevons à présent comme une économie de la connaissance, se justifierait par le fait que l’économie se développe dans de nouveaux champs et par la généralisation de nouvelles technologies informationnelles pénétrant l’ensemble des secteurs d’activité. La crise de l’emploi relèverait des difficultés à passer à ces nouveaux espaces d’activité, dans la mesure où se joue l’apparition de nouveaux emplois, de nouvelles compétences, de nouvelles entreprises.

Dans cette approche, les ressorts micro ou macro de l’économie ne changeraient pas de principe de fonctionnement, s’appliquant simplement à de nouveaux contenus. La conception que l’on peut avoir du travail et la place qu’il occupe dans la dynamique économique, ne seraient pas en cause ; seuls les emplois et le type de qualifications requises par la production évolueraient. Il me semble que l’on peut critiquer cette approche, à la fois pour le statut qu’elle accorde à l’information, et pour les conditions de sa production.

L’information dont il est question dans ces approches théoriques est toujours une information formalisée, que l’on peut inscrire sur un support matériel à partir duquel l’information sera produite, stockée, puis échangée. En d’autres termes, la dimension immatérielle de l’information est évacuée, et avec elle la question de la subjectivité de l’acteur porteur ou récepteur de l’information n’est pas appréhendée. C’est en fait l’enjeu du sens de l’information qui n’est pas abordé.

Trois exigences apparaissent pour engager une réflexion économique qui puisse dépasser ces impasses : étendre le champ de l’analyse de l’unique domaine de l’information formalisée à l’ensemble de l’information dont l’information non formalisée ; concevoir l’information comme l’un des aspect