La troisième révolution industrielle peut se définir par une nouvelle configuration du système technique et de la structure économique. Cette dynamique se structure autour de trois pôles qui se combinent et interfèrent de manière variable : un pôle à dominante technologique qui a subi un processus de restructuration et dont l’activité est dorénavant centrée sur l’échange et le partage d’informations puisées dans des supports ; un pôle des services, notamment des services intellectuels à forte valeur ajoutée, qui mobilise des compétences intellectuelles et socio-relationnelles ; et enfin un pôle centré sur l’économie des connaissances qui crée ou produit du savoir.

L’un des aspects les plus marquants de cette nouvelle configuration est le rôle croissant du savoir et des biens immatériels, achetés et vendus sur le marché des technologies, et de façon plus globale sur le marché des produits et des services. Ce changement se caractérise aussi par une série de bouleversements dans le regard porté sur la famille des acteurs professionnels. L’apparition des knowledge workers, une catégorie inventée par le théoricien du management Peter Drucker, fait apparaître que le savoir est dans ce nouveau monde du travail la seule ressource qui compte vraiment.

Travailleurs du savoir, professionnels du savoir

Au sens le plus strict, les professionnels du savoir se définissent par une activité principalement centrée sur la production et la vente de prestations à caractère intellectuel et immatériel, auprès de clients qui sont pour l’essentiel des entreprises. Une approche par les catégories socio-professionnelles de l’Insee livre ainsi des données quantitatives sur cette population, qui regrouperait d’après un premier recensement quelque 353 000 personnes en France. Mais au-delà, c’est tout un ensemble de métiers et d’activit