Les attentes des jeunes vis-à-vis de leur engagement sont complexes et paraissent même parfois contradictoires. D’une part, ils font preuve de disponibilité, même si l’exigence de concret et de proximité est plus forte qu’auparavant. Ils recherchent l’efficacité dans leurs actions et veulent que leurs points de vue et leurs particularités soient respectés et réellement pris en compte. Bref, ils souhaitent pouvoir maîtriser leurs engagements. D’autre part, les jeunes sont de plus en plus nombreux à participer à des rassemblements, des manifestations dans lesquels ils semblent se regrouper pour porter des « utopies », des idées ou des actions qui dépassent largement leur capacité à engranger des résultats concrets. Il s’agit pour eux de « sentir le collectif », de partager une expérience collective de type fusionnelle et de pouvoir ainsi développer un sentiment d’appartenance de groupe, voire de « tribu ».

Le paysage militant à l’université

Face à la diversité de ces aspirations, la faiblesse du mouvement étudiant (très faible taux de syndicalisation, taux de participation aux élections universitaires de 5% à 20%) illustre une certaine incapacité à intégrer, voire à comprendre ceux des jeunes qui veulent agir.

Le manque de confiance et d’intérêt des étudiants pour les organisations étudiantes a des conséquences sur la citoyenneté, bien au-delà de l’université. Jusqu’en 2003, date de création de la Confédération Etudiante, on pouvait identifier deux types d’organisations nationales étudiantes : les structures « dogmatiques » de type partisan et les réseaux associatifs de type corporatiste.

Une partie des organisations étudiantes (Unef, Sud, Uni) sont liées à des courants politiques. Elles structurent leur action autour de positions partisanes, en faveur ou