Partons de la situation des personnes. De ce point de vue, il n’y a pas un modèle de parcours unique mais une diversité de parcours possibles, au fil de transitions positives ou négatives. Cela étant, et même si les choses sont beaucoup plus complexes, nous appréhendons la réalité de ces personnes au travers de deux grands types de situations : celle des demandeurs d’emploi et celles des salariés.

La question de l’échelle

L’analyse des parcours d’insertion nous est permise grâce à un certain nombre d’études, qui expliquent presque toutes que les dispositifs d’insertion professionnelle sont confrontés à un fort cloisonnement, à une circularité, à une très grande difficulté à rejoindre l’entreprise. Il est dès lors difficile d’appréhender en quoi ces parcours contribuent à enrichir les compétences de la personne. Cette opacité touche au premier chef les employeurs.

Les parcours de personnes en insertion traversent des espaces juridiques différents, ce qui là non plus ne va pas sans créer des obstacles. Dans le cas des plus défavorisés, on passe du statut de RMI au statut de demandeur d’emploi indemnisé et à celui de stagiaire de la formation professionnelle, avec des décrochages de droits associés, de revenus, de situation juridique mais aussi de couverture sociale. Cela pose un problème de cohérence. On a du mal à faire en sorte que ces parcours rencontrent la situation d’emploi des personnes.

Pourquoi la dimension territoriale est-elle si importante par rapport à ce type de situation, pour les salariés comme pour les demandeurs d’emploi ? La première raison, c’est que l’espace de mobilité de la très grande majorité des actifs c’est le bassin d’emploi, voire la région. Ensuite, le territoire est sans doute le lieu où les anticipations de mutations économiques et de restructurations peuvent être le mieux