Beaucoup de fonctionnaires territoriaux, et notamment des cadres, ont été particulièrement choqués par les caricatures qui circulaient dans les discours de certaines organisations syndicales, relayés par les médias : la décentralisation était assimilée au clientélisme, à la déqualification ou à la privatisation. Il est vrai que le gouvernement a voulu imposer les transferts de personnels de l’Etat vers les collectivités territoriales d’une façon quelque peu technocratique, en oubliant de débattre des problèmes à résoudre : comment rapprocher l’action publique des citoyens ? Quel projet et quelle organisation pour l’école de demain ? Quels pilotes ?

Un modèle original de gestion des cadres

Sans doute aurait été-t-il plus judicieux de faire œuvre de pédagogie, en soulignant l’attractivité de la fonction publique territoriale : celle-ci n’a pas à rougir d’une comparaison avec l’Etat. Car l’emploi territorial représente déjà une réalité de 1 400 000 agents, dont le nombre est en progression constante depuis que la République s’est engagée résolument dans la décentralisation, il y a vingt ans, sous l’impulsion de Gaston Defferre et Pierre Mauroy. La création d’une fonction publique locale était d’ailleurs une revendication de la Fédération Interco depuis sa création en 1974.

Si on daigne observer de plus près la réalité de ces emplois, comme l’a fait le CNFPT, on y découvre plus de 300 métiers couvrant un large éventail de services publics. Citons-en quelques-uns : action sociale, services aux personnes âgées, crèches, bibliothèques, équipements sportifs et de loisirs, logement social, réseaux urbains, traitement des eaux, services incendie, espaces verts, urbanisme et permis de construire, services jeunesse, écoles de musique, voirie, développement économique…