Dans la nomenclature de l’Insee, la catégorie socioprofessionnelle des professions intermédiaires regroupe les agents de maîtrise, les techniciens, les commerciaux et les emplois d’administration-gestion des entreprises1, soit près du quart de l’emploi salarié privé. Ils ont en commun de n’être ni ouvriers ou employés ni cadres. Une identité en quelque sorte par défaut, que synthétise parfaitement l’expression « professions intermédiaires », à la fois sur l’échiquier social, au cœur des classes moyennes, et dans l’espace de l’entreprise, à l’interface de la conception et de l’exécution. Parmi les questions sur lesquelles reposait l’enquête réalisée par le Céreq2, figuraient en bonne place celles relatives à la formation et à la professionnalisation. On observe en effet de longue date une concentration de la formation continue sur les professions intermédiaires, mieux servies que les ouvriers et les employés, mais aussi que les cadres […]. La professionnalisation est une notion à la fois polysémique et faiblement conceptualisée. En première analyse, on propose de la définir empiriquement : – du point de vue de l’individu, comme le processus par lequel les actifs acquièrent en formation initiale et font évoluer ensuite tout au long de leur vie professionnelle une professionnalité, c’est-à-dire un ensemble de savoirs et de compétences mobilisables en situation de travail, constitutifs de leur identité professionnelle et susceptibles de reconnaissance sous forme d’évolutions professionnelles et salariales ; – du point de vue de l’entreprise, comme l’ensemble des choix organisationnels et gestionnaires visant à optimiser les compétences des salariés en poste et à pourvoir les emplois disponibles avec des professionnels aussi confirmés que possible […].

Les déterminants