Qu’en est-il de la parité à l’INRA ? Une étude de l’Observatoire des sciences et des techniques réalisée en 2002 montre que sur toute la période 1984-1998, l’INRA est la lanterne rouge de tous les Etablissements publics scientifiques et technologiques pour le pourcentage de participation des femmes aux instances scientifiques. L’analyse s’arrête en 1999, mais rien n’a changé depuis. Les chiffres des publications accessibles (bilan social, annuaire, notes de services) montrent un niveau d’inégalité tel qu’on est en droit de parler de discrimination.

Distorsions et effets pervers

Prenons le cas de l’évolution des carrières. Les chercheurs sont d’abord chargés de recherche (CR) puis directeurs de recherche (DR) après promotion par concours. De 1998 à 2001, le nombre de femmes DR est passé de 11 % à 13 %. Si le CNRS est cité par Le Monde comme une caricature du genre avec 23 %, que dire alors de l’INRA ? Le manque de postes contribue par ailleurs à renforcer les inégalités, en favorisant la promotion de chercheurs qui, en plus de leurs compétences scientifiques, ont pu faire état de nominations à des responsabilités administratives diverses. Et c’est là que le bât blesse.

En effet, la distribution de ces postes est encore plus inégalitaire : on compte en 2003 une femme sur 17 chefs de départements, une présidente sur 21 Centres régionaux de recherche, 10 % de directrices de laboratoires. Et, dans les plus jeunes générations (moins de 40 ans), si on s’approche de l’équilibre dans le recrutement des chercheurs (47 % de femmes recrutées en 2003), on ne compte que 19 % de femmes responsables d’une activité de recherche1.

En ce qui concerne les commissions et jury