« Ne perdons pas notre vie à la gagner » : cinquante ans après, le slogan de mai 1968 est toujours d’actualité pour les moins de 30 ans. Que pensent les jeunes qui vont entrer dans le monde du travail, ceux qui sont en début de carrière, ceux qui n’arrivent pas à y entrer… Cette question, l’association Astrees (Association travail emploi europe société) dont la CFDT est membre, l’a posée à quelque quatre cents jeunes de moins de trente ans et d’horizons très divers (missions locales, de CFA, d’entreprises, d’écoles, d’universités…). Pour mieux connaître leurs attentes et leurs aspirations elle a été à leur rencontre durant deux ans. Une des questions centrales était : que faudrait-il faire pour améliorer la situation, pour (re)donner confiance dans l’entreprise.

« Si les plus jeunes voient surtout dans le travail une manière de gagner de l’argent, ceux qui sont en début de carrière parlent très vite de sens, d’utilité. Progressivement, il devient évident qu’on ne peut pas s’engager sur le long terme sans trouver de l’intérêt à ce que l’on fait » note Astrees. Ce sens au travail est d’autant plus important que les jeunes ont intégré qu’une carrière, désormais, ne sera plus linéaire, décrite même comme « imprévisible » et « incertaine ». Au sein de l’organisation du travail, la hiérarchie apparaît comme distante et le besoin de management participatif est souvent évoqué.

À travers cette étude, Astrees fait un choix avec lequel nous pouvons qu’être d’accord. Précision : les personnes interrogées sont jeunes parce qu'elles ont moins de trente ans, ce qui évite de parler d’un cadre qui a trente-cinq ans, débutants dans la fonction alors qu’un ouvrier au même âge pourrait être expérimenté. La première chose que l’on retient c’est que les générations dites Y et la suivante Z ont les mêmes attentes vis-à-vis du travai