L’entreprise a-t-elle seulement pour objectif la rentabilité ou la maximation du profit, ce qu’on pourrait quelquefois croire en lisant une certaine presse et selon une certaine doctrine, ou n’a-t-elle pas également une responsabilité sociale au niveau de l’individu (notamment du salarié qu’elle emploie, du consommateur ou d’une manière générale du citoyen), de l’Etat, de l’Europe et au niveau mondial ? À l’heure où nous enregistrons quasiment partout une augmentation du nombre des chômeurs et du travail à temps partiel, la presse nous informe et les représentants syndicaux le soulignent, que des entreprises, ou des filiales de celles-ci, ferment leurs portes bien que leur situation financière ne semble pas toujours le justifier.

Les salariés à tous les niveaux en sont affectés, mais les effets touchent également l’ensemble des parties prenantes, y compris, dans un contexte marqué par la généralisation de la sous-traitance, les salariés et responsables des petites et moyennes entreprises partenaires.

La crise et les drames récents survenus dans des entreprises ont provoqué une véritable prise de conscience de la responsabilité sociale de l’entreprise (RSE).

Bien que la RSE trouve déjà ses fondements « dans les pratiques d’entreprises vieilles de plus d’un siècle outre-Atlantique » le concept « moderne » de cette notion est attribué à Howard Bowen qui a publié en 1953 son livre Social Responsabilities of the Businessman. La collection « Que-sais je ? » vient de consacrer un volume au sujet de la RSE, rédigé par Jean-Pascal Gond, professeur assistant à l’International Center for Corporate Social Responsability au sein de la Nottingham University Business School, et Jacques Igolans, professeur à l’Université de Toulouse I.

Les auteurs, après avoir traité de la genèse de la RSE et de son institutionnalisation, analysent les fondements théoriques de la RSE, les possibilités de la mesurer, son impact financier, ses outils et ses défis à l’heure actuelle ; ils présentent ses thèmes avec précision et clarté et personne ne mettra en doute l’importance de cette dimension pour la gestion de l’entreprise. En effet, ils écrivent à juste titre que « la RSE constitue certainement uns innovation importante dans la gestion des entreprises et tout laisse penser que cette innovation n’est pas un simple effet de mode car elle répond à de très nombreuses attentes, individuelles et collectives ». La RSE devient donc fondamentale dans le cadre de la gestion. « Dans les sciences de la gestion, la RSE concerne désormais tout autant la stratégie, la comptabilité, le marketing, la finance, le contrôle de gestion, les systèmes d’informatisation, l’audit que la gestion des ressources humaines ou la gestion des approvisionnements ».

Ainsi le livre de Gond et Igalens présente un véritable intérêt pour un grand champ de lecteurs, notamment les responsables de la gestion du personnel, d’audit et de conseil, les syndicalistes et bien entendu les étudiants s’intéressant à ce genre de questions. Une bibliographie bien structurée permet d’approfondir ses connaissances sur un sujet plus que jamais d’actualité.