La société européenne est dans un moment de redéfinition des entreprises, ce qui entraîne la nécessité d’une redéfinition des mots et des actes, considère Dominique Picard, la déléguée générale du CJDES. Les termes d’entreprise citoyenne, d’entreprise éthique, d’entreprise socialement responsable risquent d’être galvaudés, cependant, les entreprises ne peuvent plus se cacher derrière les mots : attirer les investisseurs sur de l’image ne suffit pas, l’exigence de transparence se fait jour, les entreprises sont confrontées à un langage de vérité.

Ce phénomène n’est pas de génération spontanée : dès 1975, le rapport Sudreau sur la réforme de l’entreprise affirmait que l’entreprise, instrument du progrès économique et technique, concourt à l’intérêt général. Peu après, la loi du 12 juillet 1977 inscrivait dans le code du travail - et non dans le code des sociétés - les articles L.438 et suivants portant sur le bilan social. Le bilan social porte sur l’emploi, les rémunérations, l’hygiène et la sécurité, la formation(1. Aujourd’hui, le bilan sociétal a été mis au point, après des années de travail, par le CJDES qui en a déposé la marque. Si «bilan sociétal» est une marque déposée, ce n’est pas pour bloquer l’utilisation du terme mais pour éviter que n’importe quelle entreprise dise avoir produit un bilan sociétal alors qu’il ne s’agirait que d’un catalogue sans contenu.

Construction, test et audit

Pour construire ce bilan sociétal, quatre cent cinquante questions ont été listées, puis un croisement matriciel les a rassemblées en grands domaines et sous-domaines et confrontées à quinze critères. Chaque question, au croisement d’un sous-domaine et d’un critère, peut être renseignée par un indicateur, chiffré ou pas.

Le bilan sociétal a été testé pa