Actuellement, la fonction publique est organisée par corps : il y en a entre 1 000 et 1 200. Malgré les efforts de regroupement, au sein des ministères, ils restent fort nombreux. Ils sont de moins en moins souvent rattachés à une identité professionnelle. Tout au contraire, il arrive fréquemment que dans un même ministère, et a fortiori dans des ministères différents, les mêmes fonctions soient exercées par des personnes appartenant à des corps différents.

Les mobilités, fonctionnelles et géographiques, les promotions, les parcours professionnels sont fortement entravés par les structures par corps. Et même si tous les outils existent dans le statut de la fonction publique, notamment le détachement ou la mise à disposition, « changer de corps » relève du parcours du combattant. Au nom d’une certaine sécurisation de la carrière, censée être garantie par le corps auquel il appartient, le fonctionnaire renonce souvent à ce qui fait en partie l’attrait de son statut : changer de région, voire de métier, sans sacrifier la sécurité de l’emploi.

La plate-forme revendicative adoptée par la CFDT en 2002 propose de regrouper et fusionner les différents corps dans des filières (ou cadres d’emploi) organisant un parcours professionnel-type ouvert a priori à chaque agent de cette filière. Ces corps ne doivent plus comporter de classes ou de grades qui ne soient pas réellement fonctionnels. Tout changement de corps au sein d’une filière doit être accessible par examen professionnel.

Le ministre de la Fonction publique a récemment annoncé l’ouverture de ce vaste chantier. Un Livre blanc serait rendu public d’ici à la fin de l’année, et le principe de l’organisation de la fonction publique de l’État en filières professionnelles et cadres de fonction pourrait figurer dans la loi de modernisation de la fonction publique qui est en gestati