Le concept « d’entreprise libérée » connaît un écho médiatique important. Toutefois, ce concept tend à ignorer une forme d’organisation du travail oubliée, l’organisation en groupes semi-autonomes, développée, entre autres, par les entreprises suédoises Volvo et Saab. Dans le cadre de cette présentation, nous reviendrons sur l’histoire du développement de l’organisation en groupes semi-autonomes et les points communs que cette organisation du travail partage avec l’entreprise libérée. Nous montrerons quels ont été les succès mais aussi les échecs de cette forme d’organisation du travail libérée.

L’entreprise libérée, incarnée par des exemples prototypiques (Favi, ChronoFlex…), incarne une forme d’organisation du travail alternative à des formes d’organisation du travail plus traditionnelles, le lean management ou l’organisation du travail taylorienne. D’aucuns voient dans l’entreprise libérée une contestation de la légitimité de ces formes d’organisation plus traditionnelles. Ceci rappelle un débat, qui a marqué le début des années quatre-vingt-dix, sur les mérites respectifs de l’organisation du travail taylorienne, l’organisation du travail toyotiste (dénommée ensuite lean production) et l’organisation du travail en groupes semi-autonomes. Nous reviendrons sur ces débats. Nous présenterons tout d’abord les similitudes et les différences entre l’entreprise libérée et l’organisation du travail en groupes semi-autonomes à partir de deux cas prototypiques : Favi, pour l’entreprise libérée, Volvo, pour l’organisation en groupes semi-autonomes (GSA).

Des similitudes et des différences entre l’entreprise libérée et l’organisation en groupes semi-autonomes

Ces deux entreprises se distinguent par le contenu du travail des salariés (travail polyvalent et multifonctionnel, délégation de responsabilités,