L’élection est le fondement de la légitimité syndicale et la mesure de la représentativité nationale s’effectue tous les quatre ans.

Jean-Claude Barboul. La CFDT est devenue au 31 mars 2017 la première organisation syndicale représentative dans les entreprises du secteur privé. Passant de surcroît le seuil des 30 % du total des suffrages exprimés depuis 2013 (la représentativité est mesurée tous les quatre ans), elle peut signer et valider seule des accords interprofessionnels.

Dans un contexte public critique à l’égard du syndicalisme et de relations intersyndicales tendues, il faut voir dans cette première place la confirmation que notre type de syndicalisme, capable de faire des propositions, de s’engager dans la négociation et d’obtenir des résultats concrets, répond aux attentes des salariés.

C’est un tournant dans l’histoire sociale de notre pays.

J.-C. B. C’est en effet ainsi que Laurent Berger a présenté les résultats, les dédiant à François Chérèque et en présence de Nicole Notat, de Jean Kaspar et d’Edmond Maire. C’est historique pour le syndicalisme et c’est un profond bouleversement du paysage syndical. Depuis 2013, nous pensions que c’était possible, mais pas avec un tel écart avec la CGT. La séquence ce jour-là, au siège de la confédération, était particulièrement émouvante. Avec le travail des militants qui ont obtenu ce résultat, « le syndicalisme français vient de changer de visage » ajouta Laurent. Et d’annoncer un grand événement national à Paris le mardi 3 octobre 2017.

Ce résultat nous donne encore plus de force pour agir dans les mois et années à venir, pour une CFDT toujours plus utile aux salariés, qui continue à se mobiliser pour une juste reconnaissance du travail et des travailleurs, des emplois de qualité pour tous, une protection sociale adaptée aux parcours de chaque salarié, et lutter contre toutes les formes de discriminations.

La CFDT est première dans l’encadrement.

J.-C. B. La CFDT conforte sa première place dans l’encadrement des entreprises du secteur privé avec 27 % des voix, loin devant la CFE-CGC et la CGT à égalité avec quelque 19 % des voix. Ce sont près de 800 000 salariés à avoir, dans les collèges encadrement, accordé leur confiance à des représentants CFDT pour défendre leur engagement professionnel.

Les résultats dans l’encadrement contribuent à hauteur de plus de 56 % du résultat global de la CFDT, qui a ainsi un demi-million de voix d’écart avec la CGT grâce à sa percée chez les cadres. C’est la tendance qui doit nous interpeller car nous suivons la progression de la sociologie du salariat avec le nombre d’inscrits en encadrement. Remarquons enfin la progression de l’Unsa dans le public cadre.

Les résultats viennent valider le travail de la CFDT Cadres dans son ensemble : les équipes permanentes depuis plusieurs années, les membres du Bureau national désignés par les fédérations et les régions, les militants… ainsi que les équipes et les réseaux dans les entreprises, les salariés adhérents dans leur diversité.

Le développement est une priorité du prochain mandat.

J.-C. B. Il reste nécessaire, pour ne pas dire impératif pour la CFDT, d’être le reflet de toute l’hétérogénéité du salariat et des formes d’emploi. D’agir pour une mixité catégorielle et auprès de toutes les situations de travail. Du cadre hiérarchique à l’auto-entrepreneur, du salarié « übérisé » malgré lui aux professions intermédiaires, de l’ouvrier au consultant…

C’est parce que nous « Parlons travail », pour reprendre la nom de l’incroyable enquête que la CFDT a menée auprès de plus 200 000 personnes, que nous partons de l’activité pour creuser nos sujets de revendications. Si les actifs aujourd’hui disposent de nouveaux droits et appuis - formation, mutuelle, déconnexion pour reprendre les derniers acquis -, c’est parce que notre syndicalisme désormais numéro un a le vent en poupe.