Ces dernières années, les entreprises ont eu recours à différents leviers pour résoudre la contradiction entre le temps de l’organisation et le temps des marchés. Elles ont réaménagé leurs processus opérationnels et, face au faible rendement de ces changements partiels, elles se sont interrogées sur les activités du management intermédiaire. Elles attendent désormais de ces managers qu’ils soient en situation de percevoir les signaux faibles en provenance des marchés, d’être à l’initiative et de formuler à leur niveau une ambition stratégique.

Dans le même temps, on ne peut que constater une certaine crispation autoritaire dans les choix stratégiques ; mais sous le mot d’ordre de la création de valeur, les directions d’entreprises semblent ouvrir les règles de la gouvernance organisationnelle et solliciter la prise d’initiatives aux différents niveaux de l’organisation.

Une nouvelle posture

Du fait de son rôle dans la nouvelle coordination stratégique au niveau local et au sein d’un dialogue émergeant entre ce niveau et le niveau global, le manager intermédiaire sort de sa posture de manager opérationnel ordinaire.

Construire des initiatives stratégiques et les coordonner sont des activités différentes ; on peut y voir le fondement d’une différenciation des rôles entre managers intermédiaires et top management. Mais, par delà ces différences de rôles dans la mise en œuvre du processus stratégique, il est important de caractériser ce qui relève d’une catégorie particulière de tâches qui fonde le travail de direction. Les travaux fondateurs de Chester Barnard montraient déjà que, de la même façon que les dirigeants peuvent ainsi avoir à assurer de nombreuses tâches opérationnelles, des managers intermédiaires peuvent être amenés à contribuer au travail de direction et se construire, dans l’action, de nou