Un responsable CFDT suivant le déroulement du congrès de la FTQ ou de la CSN n’est pas dépaysé.

Cette impression est réelle bien au-delà du cousinage linguistique. Et pourtant, au plan syndical, le Québec n’est pas la France. Néanmoins, certains aspects du syndicalisme de ce pays sont atypiques dans la réalité nord-américaine et semblent, quelles qu’en soient les raisons, rapprocher parfois celui-ci de notre situation. D’où cette construction originale dont il convient d’abord d’étudier le contexte et les caractéristiques, avant d’en examiner les principales composantes.

Contexte et caractéristiques du syndicalisme québécois

Le Québec est une des provinces du Canada qui se situe en Amérique du Nord. Ces deux évidences sont rappelées ici pour indiquer que le syndicalisme québécois s’est créé, transformé dans un contexte politico-social et donc syndical qui ressemble plus à celui de l’Amérique du Nord, donc anglo-saxon, qu’à celui de la France. Mais comme on le verra, la spécificité québécoise est grande, d’où un certain nombre de différences essentielles avec les organisations des autres provinces canadiennes et encore plus avec l’AFL-CIO des Etats-Unis.

Les grandes centrales québécoises

1 : Voir article « Le Fonds de Solidarité des Travailleurs du Québec » p. 54 (NDLR).