Je voudrais apporter ici le témoignage d'un salarié de cabinet de portage.

Noter tout d'abord que la formule se développe (le cabinet auquel j'appartiens avait 400 salariés il y a 18 mois et en a 610 aujourd'hui), ce qui en soi montre qu'elle répond à un besoin.

Quel est ce besoin : pour les salariés d'entreprise ou de cabinets de conseil (c'était mon cas), voulant travailler comme consultants (j'y inclus les formateurs) seuls ou en réseau, le droit commercial apporte des réponses qui supposent de franchir un pas énorme, compliqué (surtout en France) et risqué, car, en cas d'échec le retour au salariat est difficile. C'est vrai en particulier pour des personnes de plus de 50 ans (j'en ai 57) qui s'exposent alors à perdre tous leurs droits ASSEDIC à un moment crucial pour eux.

Etre salarié d'un cabinet de portage apporte une réponse simple sur le plan administratif et permet de préserver une certaine sécurité en cas de difficulté.

La formule peut paraître scabreuse au regard du droit du travail, notamment de ce lien de subordination sur lequel il repose ; c'est ce que met en évidence Marthe Gravier, mais il faut convenir que les art. L 125- 1 et L 125-3 sont déjà bien battus en brèche, et que c'est plutôt eux qu'il faut remettre en cause car ils sont obsolètes et exposent à la recherche de formules très artificielles. La plupart des cabinets de conseil petits ou moyens n'ont pu survivre à la crise économique qu'en mettant en place un mode de fonctionnement réel qui n'est pas loin du portage, avec un lien de subordination ténu et des rémunérations largement proportionnelles à l'activité facturée.

Restent à définir des réponses adaptées aux autres droits inhérents au salariat, tels que la formation ou encore la représentation du personnel. Le cabine auquel j'appartiens prop