Les nouvelles technologies de l’information et de la communication fonctionnent comme des technologies d’aide à la décision, d’appui à l’activité analytique pour traiter la complexité. Elles ne se substituent pas à une activité déjà existante et assumée par l’homme au travail, mais permettent d’aborder des problèmes complexes nouveaux, non traités précédemment, et favorisent ainsi le développement de nouvelles activités de travail. Elles peuvent appuyer et renforcer les capacités créatrices du travail humain, lui permettre de penser de nouveaux enjeux, de répondre à des questions qui auparavant n’étaient pas (ou était difficilement) traitables par l’analyse. Cet aspect « aide à la décision » est une caractéristique nouvelle de ces technologies qui favorise la capacité de penser du travail.

Un nouveau modèle de travail

Il nous faut donc constater l’émergence d’un nouveau modèle de travail. Mais sa capacité de maturation et de développement est liée à l’apparition ou au renforcement de nouveaux dispositifs institutionnels apparaissant aujourd’hui à l’état encore embryonnaire. Pour que travailler soit penser, encore faut-il que les acteurs économiques et sociaux trouvent la voie à la stabilisation et au renforcement de certains dispositifs institutionnels clés.

Partons de la théorie de la régulation, qui aborde les grandes questions de l’économie (la production, la répartition, l’accumulation) à travers une approche globalisante tentant de trouver une cohérence entre des comportements micro-économiques contradictoires et une reproduction d’ensemble qui traverse des phases de stabilité et de crise. Cette théorie aborde l’analyse des formes de la croissance sur très longue période en cherchant à intégrer les dimensions sociologiques, institutionnelles et politiques de l’évolution de nos sociétés. Pour cela elle propose un