« Un appauvrissement du travail » Direction générale des finances publiques, Paris

« Ce qui ressort de la recherche-action menée dans notre service, au sein d’une direction des services fiscaux, c’est d’abord l’impression d’une autonomie restreinte, où aucune marge n’est laissée sur les objectifs. Or, notre travail porte sur des situations fiscales assez variées, qui demandent des recherches plus ou moins longues. Pour que les dossiers soient correctement instruits il faut une rédaction précise. Ces exigences sont difficilement compatibles avec l’impératif de faire vite et la tendance déjà ancienne à la normalisation, on pourrait presque dire à l’industrialisation de notre travail. Le sentiment général est celui d’un appauvrissement des tâches et d’une tension croissante entre les attentes de la hiérarchie et les exigences propres de notre métier, qui est marqué par un fort souci d’équité : savoir que l’on traite tous les contribuables équitablement est une des bases de notre activité, et cette base est aujourd’hui fragilisée.

« Bien sûr, le souci d’efficacité mis en avant pour justifier les mises aux normes et les solutions toutes prêtes qu’on nous demande d’appliquer peut se comprendre ; simplement, ces solutions peuvent être inappropriées. De la même façon, rendre compte n’est pas un problème, bien au contraire ; mais la question est plutôt dans la manière. Le rendu statistique ne valorise pas la qualité, il contribue à faire disparaître la question du contenu du travail et à imposer une représentation du travail bien fait en contradiction avec celles qui prévalent dans notre métier où les salariés sont très attachés à la notion de service public. Il y a dans cette tension une source de souffrance. Et c’est dans ce contexte qu’on doit reprendre la question de la RTT : si le travail perd de son intérêt, alors les activités hors tra