Durant le premier semestre 95 la fédération de la Chimie CFDT a réalisé une vaste enquête sur le temps de travail auprès de 270 établissements de l’ensemble de ses branches.

Elle a été concrètement menée sur le terrain par des centaines de militants. La structure sociologique (âge, sexe, formation, catégories professionnelles, situation de famille) des onze mille salariés ayant répondu à l’enquête est très proche de celle de l’ensemble des salariés des branches d’après les données publiées par l’INSEE. 973 cadres ont répondu.

Les résultats qui suivent sont issus d’un document élaboré par un groupe de pilotage composé de syndicalistes de la FUC, du sociologue Jean-Yves Boulin et de l’économiste Gilbert Cette.

A l’heure où les négociations dans les branches professionnelles relatives à l’accord du 31 Octobre 1995 piétinent et où toute la CFDT se lance dans une campagne sur la réduction du temps de travail, cette enquête nous éclaire sur l’évolution des comportements des salariés.

Pour une forte réduction du temps de travail

86 % des salariés sont favorables à la réduction du temps de travail. Cette aspiration s’observe avec une force identique pour toutes les catégories professionnelles. Les écarts entre catégories sont réduits, les cadres partageant à 82 % un tel sentiment. La seule différence notable réside dans le fait que les ouvriers insistent plus que les autres sur le caractère indispensable de la mesure tandis que les cadres, eux, considèrent à 60 % la RTT comme une mesure parmi d’autres.

Le fait que seulement 16 % des cadres jugent la RTT comme pas très utile ou totalement inutile nous montre à quel point l’idée de travailler moins progresse dans cette catégorie.