Affirmer que la responsabilité des entreprises ne se réduit pas à créer de la valeur financière à court terme pour les seuls actionnaires ne signifie pas pour autant que l’on considère que son devoir moral ou «éthique» est de prendre en compte l’intérêt général dans la société. L’entreprise est une entité économique dont la mission reste la capacité de répondre aux besoins solvables en rémunérant les apporteurs de ressources. Mais la représentation du réseau d’acteurs dans lequel elle s’insère est devenue plus complexe et nécessite une réflexion sur la «dynamique relationnelle de la firme et de ses parties prenantes», sur les enjeux et les dispositifs de leur prise en compte dans le management.

Un thème porteur et de nouveaux acteurs

La prise en compte des attentes des partenaires de l’entreprise comme contraintes dans les décisions stratégiques n’est pas nouvelle, mais on constate une importance croissante du thème de la responsabilité sociétale et du «développement durable» dans le discours des entreprises et dans les médias ; cela fait écho aux besoins de régulation exprimés par la société civile face aux impacts des stratégies des grandes entreprises en matière de dégradation de l’environnement naturel, de non respect des droits fondamentaux de l’homme au travail. De nouveaux acteurs apparaissent dans la société civile (ONG, associations...) pour porter ces valeurs, en dénoncer les violations et tenter d’influencer, avec l’appui des médias, les dirigeants des entreprises et les diverses autorités de régulation nationales ou internationales (Nations Unies, Commission européenne...).

L’entreprise est insérée dans un réseau complexe de relations avec des «parties prenantes» ; ce terme est la traduction de «stakeholders» (qui dans la littérature américaine élargit la seule relation avec les «stockholders», les action