La rédaction : La grande industrie utilise les ERP depuis plusieurs années, aujourd’hui ces derniers s’introduisent dans l’Administration. Comment cela se passe-t-il ?

Philippe Schnäbele : La fonction publique d’Etat possède quelques fonctions communes à l'ensemble des ministères et beaucoup de fonctions spécifiques. Les fonctions communes, ce sont notamment la gestion budgétaire et comptable ainsi que la gestion du personnel. Les fonctions spécifiques sont celles propres à un ministère ou un établissement public, comme par exemple l’émission des cartes grises pour le ministère de l’Intérieur, la gestion de la déclaration de revenus pour celui des Finances, la proclamation des crédits sociaux pour celui des Affaires sociales ou la gestion des élèves pour le ministère de l’Education Nationale. Pour ces applications spécifiques, les ministères ont développé des logiciels spécifiques et continuent à le faire. Le recours à des logiciels intégrés se limitera aux fonctions communes : comptabilité et gestion du personnel.

En ce qui concerne la gestion comptable, les différents ministères utilisent une application conçue par le ministère des Finances ou ont développé des applications maison. Il y a deux ans, la décision a été prise de rénover ces applications, et dans la foulée le choix a été fait de recourir à un logiciel intégré pour l’ensemble de l’administration centrale (c’est-à-dire hors services déconcentrés). On remplace donc des développements informatiques spécifiques faits maison par un progiciel acheté à un éditeur extérieur. Trois éléments ont poussé à prendre un logiciel du marché : le coût du projet, l’arrivée de l’euro (qui est un facteur accélérateur) et une tendance à la réduction des spécificités de la comptabilité publique par rapport à la comptabilité privée. ACCORD permettra ainsi d’évoluer vers la comptabilité patrimoniale.