Le concept de développement durable vient de l’extérieur de l’entreprise. Les grands groupes industriels ou commerciaux français n’ont nullement été à l’origine du questionnement sur les thèmes de l’éthique, de la responsabilité sociale de l’entreprise, du développement durable, mais ils ont su s’en emparer. Et leur capacité d’absorption est telle qu’ils peuvent avancer très vite dans ce domaine, plus vite même que certains acteurs qui mettent en cause l’entreprise. De plus en plus d’entreprises créent des partenariats, parfois assez forts, avec des ONG environnementales ou de commerce équitable. C’est le cas de Lafarge avec WWF, de Monoprix avec Max Havelaar, de Suez avec l’ONF. Pendant un temps, l’écologie était à la mode, maintenant celle-ci est au développement durable, l’entreprise est obligée de tenir compte de ces évolutions. Elle peut être tentée de manipuler l’extérieur par l’utilisation proclamée de ce genre de concept mais si elle reste au niveau du discours cela apparaîtra manipulatoire un jour ou l’autre, la société civile n’étant pas dupe. L’entreprise peut aussi se dire qu’il faut tenir compte du développement durable, à partir de ce moment-là, elle acquiert la capacité d’agir à partir de ce concept.

On parle de développement durable, mais quel contenu met-on sous ce vocable ? Il peut y avoir de sérieuses divergences entre les organisations non gouvernementales et les entreprises.

Les organisations non gouvernementales agissent selon l’éthique de la conviction ; les entreprises fonctionnement sur une éthique de la responsabilité. Celles-ci doivent tenir compte des contraintes économiques, sociales, politiques de chaque pays où elles opèrent..

L’ONG a des convictions, prend des options, ne connaît pas toujours les contraintes qu’a l’entreprise. L’entreprise a des contraintes, doit gérer l’économie. Dans l’exemple du bois, l’ONG dira : «mon éth