Une étude menée par la Confédération1 a tenté de saisir les ressorts de l’engagement de ces « nouveaux militants ». Nous sommes parties de l’hypothèse que l’évolution du recrutement des militants a eu une influence sur les formes de l’engagement syndical. Sans vouloir s’essayer à l’exercice périlleux d’une comparaison entre ces « nouveaux » modes d’engagement et d’anciennes formes dont il faudrait reconstruire les dynamiques et les caractéristiques, l’étude a cherché à appréhender les spécificités de l’engagement à la CFDT pour cette population de militants récents.

L’engagement est un phénomène complexe. Ses ressorts tiennent à la fois aux dispositions individuelles construites dans les histoires personnelles, et à situations qui vont permettre la concrétisation de ces dispositions. Il est donc particulièrement éclairant de s’intéresser au moment où l’on « entre en syndicalisme ». Revenons donc tout d’abord sur les circonstances qui ont présidé à l’entrée en syndicalisme des nouveaux militants.

L’engagement des nouveaux militants, une forme de résistance au mépris

Qu’est-ce qu’un nouveau militant ? C’est un mandaté (désigné ou élu) ou un responsable en charge d’une structure (syndicat, UD, UPR…) ou d’une fonction (secrétaire fédéral, régional, confédéral, développeur) qui a rejoint la CFDT depuis moins de 10 ans. Les critères de légitimité (politique ou « technique ») et de statut (bénévole, permanent, détaché, salarié) sont secondaires. Cette population se situe plutôt dans la tranche d’âge 30-45 ans.

Un des points essentiels de l’engagement des nouveaux militants tient dans l’expérience de situations de travail marquées par le non respect des droits. Les militants évoquent le contexte général de l’emploi, la m