L’histoire de Vivendi commence avec la Compagnie générale des eaux (CGE) créée en 1853, qui rassemble à la fin du XXe siècle un empire de 2700 sociétés dont les activités couvrent des services locaux tels que les concessions d’eau, l’ingénierie des réseaux, le traitement des déchets, les télécommunications, l’industrie du câble. Mais l’innovation majeure de la CGE est l’utilisation de la concession de service public.

A partir des années 1980, la CGE investit peu à peu le secteur de la communication mais elle se lance aussi dans l’immobilier, qui plombe ses comptes. Les pertes s’élèvent à 37,6 milliards de francs au moment où Jean-Marie Messier arrive à la CGE (novembre 1994).

« J2M » résout le problème de l’immobilier mais se lance à corps perdus dans le champ de la communication, cherchant des synergies entre les métiers de l’édition et du multimédia : prenant tour à tour 34% de Canal+ (qui absorbera Nethold avec comme objectif de devenir le leader de la télévision à péage), le contrôle d’Havas puis en créant en 1996 Cegetel (qui regroupe toutes les activités de la CGE dans les télécoms).

En 1998, il annonce le changement de nom de la CGE en Vivendi. Le groupe devient un conglomérat qui investit à parts égales dans quatre métiers différents : les métiers historiques du groupe, les télécoms, l’édition et la télévision payante. Mais courant 1999, le titre Vivendi baisse : au début de septembre, il a perdu 20% de sa valeur : les marchés s’interrogent sur la stratégie dans le secteur de l’Internet et sur les difficultés de Cegetel.

En moins de cinq ans, ce sont cinq avenirs différents qui auront été privilégiés puis abandonnés : environnement, télévision à péage, télécommunications, Internet, multimédia mobile. La dynamique dans la gestion du cours de Bourse a fini par « épu