Une nouvelle de grille de lecture

Commençons par considérer le salarié sur la durée de sa vie active, et pas seulement à un instant donné. Au cours de sa vie professionnelle, il effectue des transitions entre différentes situations : il travaille à temps plein, passe à mi-temps, prend un congé longue durée, suit une formation, prend une retraite anticipée ou est détaché dans un syndicat. Selon les entreprises, les moments de la vie, et l’état de la législation, existent de nombreuses possibilités de mobilité. Certaines transitions sont plus risquées que d’autres au regard du statut du salarié, de sa rémunération, de son évolution de carrière.

Les conditions qui définissent et rendent possibles ces mobilités sont les marchés transitionnels de la mobilité (MTM). Ces conditions sont suivant le cas le fruit d’une négociation (accord de branche, d’entreprise, convention collective) ou de la loi (code du travail). Elles peuvent aussi venir d’arrangements mis en place par l’entreprise et des associations ou des institutions locales (accord avec une crèche parentale pour adapter les horaires de garde d’enfants par exemple). Les conditions concernent par exemple le statut juridique du salarié pendant une transition (suspension, rupture, maintien du contrat de travail), sa situation au regard de la protection sociale, sa situation professionnelle à son départ et à son retour.

En observant attentivement la façon dont se créent les inégalités entre les hommes et les femmes, on s’aperçoit que les moments de transitions constituent les principales zones à risques, et ce quelles qu’en soient les conditions. La mise en lumière des risques liés aux transitions est une première étape qui peut permettre aux différents acteurs de prendre conscience des problèmes. Le fait de travailler dans un premier temps et de façon pragmatique à l’échelle de l’entreprise est un gage de réussite