Les professionnels autonomes : une nouvelle réalité ?

Cette nouvelle réalité que nous analysons dans les textes de notre 11° Congrès à Amiens1, n’est pas vraiment une nouveauté. Elle s’inscrit dans des réflexions anciennes de l’UCC-CFDT, notamment sur les « frontières floues »2. Elle interroge notre syndicalisme de salariés, nos pratiques syndicales bien souvent ancrées dans les grandes entreprises, plus difficilement dans les TPE. Que dire donc des « micro entreprises sans salarié ou à un seul salarié » ?

Les textes du Congrès de Pantin3 nous invitaient à repérer les situations qui sortent les cadres du droit du travail, à imaginer et organiser une nouvelle protection pour que les nouvelles formes d’emploi ne conduisent pas à une précarité sociale. Dans un contexte où le marché de l’emploi était difficile y compris pour les cadres, nous constations que :

  • « Beaucoup de cadres chômeurs, ou poussés vers la porte de sortie de leur entreprise, ne trouvent comme solution en fin de compte que de se déclarer consultants à leur compte. Soit ils essaient de vivre de quelques missions irrégulières, soit ils continuent d’exercer dans leur entreprise la même expertise, mais ayant à assumer seuls les risques financiers. Pour d’autres, c’est un choix.
  • « Pour tous, les missions sont devenues difficiles à décrocher. Certains réussissent et restent dans le statut de travailleur indépendant, attendant parfois que des opportunités d’embauche se dégagent au travers d’une mission. On constate donc des retours au salariat, des allers et retours ou des alternances. Même un retour progressif à des conditions normales d’emploi n’arrêtera pas ce mouvement qui relève aussi d’un choix des per