Lucien : pour un développement respectueux de l'homme et de l'environnement

Après quelques années dans la Marine nationale et un bref passage par l’industrie textile, Lucien Desvaux a passé l’essentiel de sa vie professionnelle dans l’industrie de transformation de l’aluminium, ce qui l’a entre autres conduit à être responsable de production au Brésil. Depuis plusieurs années mis à la retraite par la grande industrie, il continue une activité de conseil et a organisé la construction d’une usine de filage de profilés d'aluminium en Jordanie.

J’ai toujours été sensible aux problèmes d’environnement, dit Lucien, et le premier engagement syndical que j’ai vécu était sur ce type de problème. J’étais jeune ingénieur en Haute Savoie, et l’usine utilisait des traitements chimiques à base de chrome hexavalent libre, un produit très polluant dont les éluats de rinçage étaient rejetés à la rivière. La pression syndicale a obligé la direction à investir dans des installations de traitement. Plus tard, j’ai participé au projet d’une usine d’aluminium en Afrique de l’Ouest. Le coût total de l’usine était considéré comme trop élevé par les financiers de la société qui ont cherché sur quoi ils pouvaient rogner et ont demandé aux techniciens de supprimer les équipements de traitement des effluents que nous avions prévus et de rejeter les effluents directement dans la lagune. J’ai alors dit que si on supprimait l’unité de traitement, je refusais d’apposer ma signature sur les plans, qui seraient alors de la seule responsabilité de la direction financière. Supprimer les équipements qui limitent les dégâts sur l’environnement est d’ailleurs le premier réflexe des financiers, je l’ai constaté maintes fois dans le monde entier et, s’il n’existe pas de pression écologique et citoyenne pour imposer les équipements, les effluents sont lâchés dans la nature.

Les sulfates qui s