Le phénomène « tiers lieux » est d’abord une multiplication d’espaces nés à l’initiative d’acteurs privés, de collectifs. Créés comme espaces, dits, de coworking, friches culturelles reconverties en espaces de création artistique, ou lieux d’initiatives solidaires et citoyennes, ils rallient à leur dynamique naissante des lieux qui, par-delà les activités qu’ils développent, se veulent porteurs d’une alternative sociale. Les tiers lieux expérimentent de nouveaux rapports au travail, de nouvelles dynamiques entrepreneuriales, et globalement contribuent à la recomposition de l’espace public. Mais par-delà les intentions souvent affichées quelle est la réalité des transformations engagées ?

Tiers lieux, opérateurs de transformation sociale ?

Les tiers lieux sont d’abord apparus comme des espaces de travail partagés entre des personnes travaillant seules, ne souhaitant ou ne pouvant travailler chez eux. Le lieu partagé doit alors leur offrir une place de travail ainsi que des moyens et services (une liaison Internet gros débit, des services de reproduction, des conseils liés à leur activité). Les motivations des créateurs et utilisateurs sont alors proches de celles conduisant des salariés à recourir au télétravail.

Telle que la dynamique de génération de ces espaces s’est enclenchée, au début du « mouvement », un tiers lieu n’est ni un espace initié par une institution publique, ni un espace de travail privé, dans une logique de service marchand (Oldenbourg, 1999).

Privilégiant les activités en lien avec l’Internet, les tiers lieux montrent des proximités avec les « cyber centres » et autres lieux dédiés aux technologies numériques développés par les pouvoirs publics pour faciliter dans les quartiers la pratique de l’outil numérique. Des lieux, souvent désignés comme « FabLabs », se